Accueil Economie Supplément Economique AU FIL DE L’ACTU |  Tourisme culturel: Les grandes réalisations sont précédées de belles idées…

AU FIL DE L’ACTU |  Tourisme culturel: Les grandes réalisations sont précédées de belles idées…

Civilisation punique à Carthage, site archéologique de Dougga, site de Kerkouane à Kélibia, colisée romain d’El Jem et médinas, la Tunisie a tous les atouts pour devenir une destination phare du tourisme culturel dans le pourtour méditerranéen. Pourtant, la triste réalité du secteur est perceptible à tout bout de champ.

Le pays regorge de tant de richesses, étant une alvéole civilisationnelle. D’ailleurs, ses médinas ont inspiré les peintres et hommes de culture les plus célèbres à travers le monde.  D’autant que les vieilles villes de Tunis, Kairouan et Sousse sont inscrites par l’Unesco au Patrimoine mondial.

Médinas et poétique de l’espace

La Médina de Tunis compte, elle, un superbe exemple d’architecture du IXe siècle, la Grande Mosquée Zitouna, et de très nombreux monuments datant de l’époque ottomane : mosquée de Hammouda Pacha, médersa Slimeniya, mausolée de la princesse Aziza Othmana… S’y ajoutent à la périphérie de la Médina, des bâtiments de style «Art Nouveau, Art Déco et Arabisance».

La médina de Kairouan abrite la Grande mosquée, de tout temps impressionnante par sa majestueuse forêt d’arcades et de colonnes antiques. L’originalité et la sobriété de son architecture du IXe siècle continuent à inspirer les artistes de par le monde. L’autre grand monument de la ville arabe  donne à voir une gracieuse zaouïa communément appelée «Sidi Sahab» (mosquée du Barbier”), dont les «larges patios sont habillés de faïence gaiement colorée».

La Médina de Sousse s’insurge face à la mer. Dominée par la haute silhouette de la Tour Khalef, la vieille ville conserve encore ses remparts médiévaux et de nombreux monuments qui témoignent de son passé de place forte : le Ribat, fortin et lieu de retraite religieuse, la Grande Mosquée aux allures de forteresse, l’imposante Kasbah.

A Djerba, le Meninx est un site archéologique situé près de l’actuelle cité de Henchir El Kantara. S’étendant sur deux kilomètres, il constitue un comptoir commercial fondé par les Phéniciens. Faisant partie du parc archéologique inauguré par l’Institut national du patrimoine en avril 2019, ce site vient s’ajouter à un autre joyau de la ville, à savoir la Synagogue de La Ghriba, un des principaux marqueurs identitaires des juifs de Djerba.   

Faisant l’objet d’un pèlerinage annuel, à l’occasion de la fête juive de «Lag Ba’omer», ce site est l’une des principales attractions touristiques de l’île de Djerba. Et il doit sa renommée aux nombreuses traditions et croyances qui soulignent son ancienneté. D’autant qu’il contient des restes du Temple de Salomon.

Communiquer autrement…

Ces spécificités archéologiques et civilisationnelles du pays peuvent faire le printemps du tourisme culturel tunisien. Sauf que les hommes cèdent à une marche suicidaire dès lors qu’ils s’ensablent dans des luttes intestines.

Des idées et une bonne communication, la communication intelligente, celle qui se situe au carrefour de l’art et de l’information, c’est tout ce qu’il faut pour diversifier l’offre touristique tunisienne, en misant sur les richesses culturelles du pays.

Il n’y a pas longtemps, un ancien directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (Ontt) a fait remarquer que le tourisme culturel représente, de nos jours, un marché en pleine expansion, soulignant que le nombre de musées dans le monde est passé de 22.000 en 1975 à 55.000 aujourd’hui.

La Tunisie, qui compte 937 monuments historiques, 38 musées publics gérés par le ministère des Affaires culturelles, 27 musées publics gérés par d’autres ministères, environ 50 musées privés et 14 sites archéologiques ouverts au public, selon l’Institut national du patrimoine, semble incapable de drainer des voyageurs internationaux avides de brassages culturels.

Si l’absence d’autonomie pour des musées, comme Le Bardo et Carthage, reste un handicap de taille, la communication et les campagnes de publicité vétustes et archaïques y sont également pour beaucoup.

Le tourisme culturel a sa propre clientèle. D’où la nécessité d’adapter notre communication aux exigences d’une frange sociale qui se place au-dessus des gens adeptes du tourisme de masse. Mais n’a-t-on pas dit un jour que «les grandes réalisations sont précédées de belles idées»?

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